L'ego pour les soufis



"Dans le tasawwuf, nous divisons l'ego en trois degrés. Le premier est celui de l'ego, al-nafs ammara, le plus difficile à dompter. Cet ego aime les choses obscures et jouit du mal.
Le deuxième degré est celui d'un ego tantôt négatif et tantôt positif, al-nafs al lawwama, qui fait le mal et ensuite le regrette, le regret venant après l'action.
Et le troisième degré représente l'ego apaisé, pacifié, al-nafs al mutma inna. Voilà les trois natures mais l'ego demeure toujours présent.

Dans la spiritualité, lorsque nous évoquons le but à atteindre en décrivant un état sans ego, il s'agit en fait de quitter cet ego non pacifié, rebelle, qui jouit dans le mal et le regrette après l'avoir commis.
Dans la réalisation, il devient un ego éclairé, qui découvre le revers de la médaille et se soumet. Un ego qui retrouve son origine primordiale. En vérité, elle n'était que voilée. Le Prophète a dit : "Dieu a quatre-vingt dix mille voiles." La seule possibilité de l'ego, c'est d'être uniquement en Dieu, le reste n'est qu'illusion."
Cheikh Khaled Bentounès, Le soufisme au coeur de l'islam,
La table ronde,Pocket,1996


Sahaja Yoga ne parle que de l'ego du troisième degré. En fait, ici, on pourrait substituer l'ego à la bonne conscience qui évolue vers le bien sur trois degrés.
Sahaja Yoga nous enseigne une méditation qui nous plonge d'entrée dans ce silence de l'ego pacifié et spirituel. Il peut y avoir une lutte entre le deuxième et le troisième degré dans l'état de vie quotidienne. Mais cette méditation permet de se retrouver avec nous-même : elle est un véritable "islam" car elle nous conduit à l'obédience, la soumission à Dieu, dans le sens où l'ego disparaît pour se fondre dans la lumière de l'Esprit.

Publié par soufis et sahaja yoga

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'origine du "tasawwuf"

Le chant du roseau, la rose

Jours de pluie, de Ali