Marie, la compassion de Dieu


La première sourate du Coran, la Fatiha, est récitée dans les prières quotidiennes des musulmans. Dieu est appelé Al Rahmin, le miséricordieux et compatissant, "Ramin" étant dérivé du mot arabe signifiant "ventre" ou "matrice". La miséricorde est présentée comme un attribut féminin, même si Allah ne peut être ni femme ni homme. Cependant, son amour est comparé à celui d’une mère.

Le Coran décrit beaucoup de qualités plus féminines, attribuées à Dieu, telles que la douceur, la providence, l'amour, la compassion universelle et l'attendrissement.

Le Prophète Mohamed a mis en pratique ce que Jésus avait déjà initié : le pouvoir du pardon, et nombreuses fois, il a pardonné aux ennemis qui avaient commis des atrocités innommables contre lui et ses frères. La tradition coranique est donc un héritage de tolérance.
Par exemple, le Coran affirme dans plusieurs passages quiconque vivant une vie de sainte vénération est accueilli au paradis, indépendamment de sa religion.

Le Coran respecte profondément Marie, mère du Christ. Plus tard, les commentaires coraniques décrivent Marie comme une force intermédiaire entre Allah et l'humanité. Cette force d'intervention se caractérise par la miséricorde d'Allah, le pardon, la douceur et l'humilité, l'incarnation de l'amour d'Allah pour la création.

Lorsque le Prophète Mohamed reprit la Mecque, il a voulu supprimer les influences païennes de la Kaaba, le plus saint des sites musulmans. Il a fait effacer de nombreuses fresques qu'il a considérées de mauvais augure, mais il a laissé sur les murs, une fresque de la Vierge Marie et de son enfant.

Dans l'un des plus puissants hadiths (les paroles prophétiques de Mohamed), il est rapporté que le Prophète Mohamed a dit: "Le paradis est aux pieds de la Mère». Cela ne signifie-t-il pas que l'aspect féminin de "Dieu" est une voie essentielle à la réalisation de Dieu ?


Dans de nombreux traités mystiques et poèmes, le cœur du soufi est comparé à Marie, car elle représente ce lieu de naissance d’un enfant spirituel, l'Esprit. Voici des paroles du grand poète Rumi :
"Lorsque la parole de Dieu pénètre dans le cœur de quelqu’un
et que l’inspiration divine emplit son cœur et son âme,
sa nature est telle qu’alors est produit en lui un enfant spirituel
ayant le souffle de Jésus qui ressuscite les morts.
L’appel de Dieu, qu’il soit voilé ou non,
octroie ce qu’il a octroyé à Maryam (Marie)".

Image :Marie rencontre Jibril, Montakhabat-é, Masnavi, XVII ème siècle
Publié par soufis et sahaja yoga

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