Recherchez la dernière demeure




«Et recherche à travers ce qu'Allah t'a donné, la Demeure dernière. Et n'oublie pas ta part en cette vie. »
Sourate 28,77

Le soufisme prône un certain ascétisme pour dépasser les plaisirs frivoles et apprendre à connaître ses limites, même s'il ne faut pas pousser l'ascétisme à l'extrème, comme l'indique cette partie de la sourate "n'oublie pas ta part en cette vie".


Dans cette sourate, il est dit qu’il faut rechercher "à travers ce qu’Allah t’a donné". Qu’est-ce qu’Allah a donné en premier à l’homme ? Quel est le bien le plus primordial ? C’est la vie. Donc, il faut rechercher dans sa vie "la dernière Demeure".
Quelle est la dernière demeure de l’homme ? Qu’est ce qui est impérissable et demeure après la mort ? C’est l’Esprit.
Donc il faut rechercher en nous cette étincelle divine qui est le reflet d’Allah en l’homme, puisque l’homme est fait à l’image de Dieu.
Les soufis sont à la recherche du Soi, comme les Sahaja Yogis, et utilisent le pouvoir du côté gauche, celui des émotions et de la créativité, à travers la musique, la danse la poésie et la prière. Cette façon de glorifier Dieu est un moyen d’accéder à lui, une démarche spirituelle qui va directement du cœur de l’être à Dieu.

L’Esprit de l’homme est enfermé dans le serviteur de Dieu, c'est-à-dire dans le corps de l’homme. Or l’Esprit est la partie divine, impérissable, qui demeure ne nous. C’est le représentant du Seigneur dans l’homme. Le poète Ibn Arabi met cette idée si profonde et si subtile en vers :

"Le serviteur est Seigneur, et le Seigneur est serviteur
Que je désire connaître qui est le redevable
Si je dis: c'est le serviteur, ce sera la vérité
Et si je dis le Seigneur, pourquoi devrai-je être redevable?"


L'unité de l'existence, la création d’Allah forme un tout. La nature est une création divine, même si l’homme y a une place à part, car il a été fait à l’image de Dieu, il fait partie de l’ensemble. Allah a créé l’univers pour pouvoir se mirer dans sa création. C’est ce que dit Ibn Arabi lorsqu’il confond le serviteur et le Seigneur.
L’homme doit par la prière se confondre avec cette force divine et la laisser s’exprimer en lui, cet état apport une joie immense, c’est un état de grâce comme le poète Ibn Al-Fared a dit :

"En mentionnant notre bien-aimé,
nous avons bu du vin.
Nous nous en sommes enivrés
avant même que les vignes ne soient créées
."

Bien sûr, ce vin là n’est pas du jus de raisin fermenté puisqu’il existe "avant même que les vignes ne soient crées." Ce vin est le nectar de l’adoration, l’ivresse ressentie lorsque l’on ne fait plus qu’un avec le Créateur en prière. C’est aussi le but de la méditation Sahaja Yoga.

Cela n’a rien à voir avec le vin de cette sourate prévenant les hommes de l’abus de la drogue, qui attaque directement l’état de conscience et de perception et de la superstition :
«Ô les croyants! Le vin, les jeux de hasard, les pierres dressées, les flèches divinatoires ne sont qu'une abomination, œuvre du diable. Ecartez-vous en afin que vous réussissiez. »
Sourate 5, 90
Publié par soufis et sahaja yoga

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